L’argent qui dose et mesure et donne et révèle
« La monnaie est une simple convention sociale fondée sur la confiance »
Confiance de la société (des gens) dans le travail physique, intellectuel ou artistique d’autres gens.
« La monnaie est une dette de la société en reconnaissance du travail fourni par les membres de cette société ».
C’est qu’ils le valent bien
J’aime bien certaines peintures classiques ou modernes, avec des tâches bariolées qui expriment une harmonie à retenir. J’aime bien certain tableau dadaïste de Julius Evola : j’aime la peinture dite moderne, ses bariolages ses couleurs et ses harmonies inattendues. Parfois je donnerais beaucoup pour un tableau. Mais…
…c’est la peinture la plus chère du monde : "Le Cri" de Munch s’est vendu 120 millions de dollars. Pourquoi ce tableau si laid vaut-il si cher ? Même s’il ne coûtait que 20 euros, ou 100 euros, ou 1000 euros, ou 5000 euros : jamais je ne l’accrocherais chez moi.... Ou tout simplement l’art d’aujourd’hui fait-il apparaître « l’homo démocratus, économicus et mondialiste », et ce dernier n’est vraiment pas « beau » ?
Le footballeur Riberi – 10 millions d’euros par an – est un citoyen apparemment apprécié et reconnu et récompensé… mais de quoi, mais de qui, mais pourquoi ?
L’argent dose et mesure et donne et révèle la valeur que les gens attachent aux êtres vivants et aux choses sur notre terre qui est notre astre.
Eux et moi n’avons pas du tout les même goûts – j’entends, « pas du tout les mêmes valeurs » – nous n’avons rien à voir, les « braves gens » et moi...
Et puis voilà encore un Picasso que je n’accrocherais surtout pas dans mon salon, si même on me le donnait. Dans l’ensemble ses toiles dégoulinent de laideur. Celui-là vaut des millions d’euros : sans l’illustre signature qui vaut son pesant de reconnaissance, je ne l’achèterais pas pour 20 euros dans une brocante. Je n’ai jamais trouvé un seul Picasso : beau.
La valeur que les gens attachent aux choses, aux actions et aux êtres n’est pas la mienne.
Cabale
L’or et l’argent sont les repères, autant qu’une couronne, de l’autorité et de la confiance que l’on doit accorder ou que l’on accorde naturellement à certains et pas à d'autres. « On », c’est-à-dire les gens, l’humanité, les dieux et la chance ou la malchance qu’ils prodiguent, que sais-je d’autres…
Etre « Franc », c’est être libre, et pas seulement être « affranchi » ou avoir de l'argent. En France et en Europe, on dit « Franc comme l’or » mais aussi « Le silence est d’or ».
La langue française a des échos proprement « spirituels » comme on peut en trouver par exemple dans les exercices pratiques du Yoga : « l’inspiration » créatrice est aussi l’inspiration liée au souffle. On « expire » au moment de mourir, autant que pour souffler. Un « diable » est en français un instrument qui permet de transporter des charges. Un diable est souvent aussi décrit comme un « pauvre diable » qui « porte » toute la misère du monde. De même dans cette langue, on peut être « transporté » d’allégresse. Il n’y a pas dans la langue française de mot pour désigner quelqu’un avec des cheveux noirs (des bruns, des blonds, des roux, oui, mais…) : autant que dans la cartomancie et l’astrologie classique, ce qui est bienvenu est plutôt blond. [*]
La langue a ses propres valeurs esthétiques, morales, spirituelles.
La parole y est d'argent.
Ainsi est-il dit dans les Upanishads hindous que le Son est Principe Créateur, la source et la fin de toute manifestation : « OM » ou « AUM » est le Pranava Mantra, le « Mouvement Originel » qui forma l’Univers par ses vibrations.
De même l'argent n'est pas que le bien marchand le plus recherché. L'argent est à double tranchant : il peut apporter bonheur ou malheur, que l'on en ait ou pire encore, que l'on n'en ait pas. L'argent a ses propres valeurs matérielles et spirituelles, il est bon pour le cœur et l'aventure, ou au contraire il avilit et réduit en esclavage. Il a des actions propres que ne maîtrisent pas, ni les foules ni ses soi-disant maîtres.
Dixit l’ancien directeur de la banque centrale européenne (BCE) M. Trichet, « les banques tout particulièrement ont besoin de morale et de valeurs morales – autant que ces banques modernes ont eu besoins du judaïsme et du protestantisme déjà pour simplement apparaitre ».
Dans « La Généalogie de la morale » (1887 - ouvrage d'une grande densité), Nietzsche cherche à comprendre l'origine des valeurs morales qui prônent le renoncement à la vie, aux instincts.
« La vertu, si elle concerne l'individu, paraît toujours en regard ou sous le regard de la société : elle est sociale. La société détermine des valeurs, des biens et des fins pour l'ensemble des individus. Le plaisir étant dissipateur par nature, les normes sociales tendent à en limiter la recherche, au risque sinon de rompre la cohésion nécessaire à la survie du groupe. Aussi les fins personnelles de chacun sont-elles susceptibles d'entrer en conflit avec ces normes sociales. Tout le jeu de la société sera, en particulier au travers de l'éducation, de faire accepter par l'individu la restriction de son plaisir, en le réorientant vers des buts plus « vertueux », plus avantageux pour la communauté (vers le bien commun). »
(Texte extrait de l'encyclopédie Encarta)
En fait, quand on considère attentivement un Picasso ou un Riberi, je me demande s'il ne s'agit pas seulement d’imposer, le plus souvent, le point de vue des êtres les moins doués. Ils sont tellement nombreux, les esprits de pesanteur de la foule, les Picasso, les Padawans de Ribéri. Ils me font penser à l'herbe innombrable des pelouses ou à un immense marécage boueux, où l'on a pas intérêt à poser seulement le pied sans précaution.
C’est justement le but de la Cabale religieuse des monothéismes, qui dure depuis 3000 ans : inculquer institutionnellement la morale et des valeurs morales, inhérentes à un principe directeur et à une esthétique, qui détruisent l’autorité et la confiance que l’on porte naturellement (peut-être) à certains, pour faire oublier ou s’approprier leur pouvoir et leurs attributs. Ainsi le : « Les premiers seront les derniers » des chrétiens.
Représentatifs des valeurs esthétiques et morales d'un temps et d'un lieu, les liens de l'argent peuvent être plus forts que les liens strictement religieux.
« Le mot cabale apparaît d’abord en Angleterre sous les règnes de Jacques Ier et de Charles Ier pour désigner une doctrine ésotérique ou un secret. Le terme anglais dérive lui-même du mot hébreu Kabbale, l'interprétation mystique et ésotérique de la Bible hébraïque. » (Wikipédia)
Quand en France on parle de « Cabale », c’est plutôt pour désigner une sale conspiration de traitres et de médiocres, en vue d'abattre moralement ou physiquement un plus beau et un plus doué.
Ce n’est pas la cabale des extraterrestres, ni des dieux ni des dieux jaloux ni des diables et pas plus celle des sociétés secrètes, qui s’accomplit. C’est juste l’état d’esprit de cette immensité, marécageuse et silencieuse, des braves gens et des gens « très très bien » (ces pires coupe-jarrets de l’âme), qui s’incarne.
Représentatifs de cet état d'esprit, les liens de l'argent peuvent être plus forts que les liens du sang.
On peut aussi parler d’un instinct de soumission au groupe, qui fonctionne exactement comme l’instinct de soumission à l’autorité. C’est la majorité des gens, pas tous. Ainsi dans l’expérience du "jeu de la mort", plus de 81 % des gens vont jusqu’à torturer puis à faire mourir un autre humain : par seul instinct de soumission à l’autorité.
Quand il s'agit d'avoir des préférences esthétiques, ou de juger un homme, de l'affranchir de la servitude ou de le payer de ses oeuvres, on peut être sûr des mêmes schémas, démontrés par cet argent qui dose et mesure et donne et révèle.
Odal GOLD
[*] >>> http://www.cosmovisions.com/$Cartomancie.htm
>>> Par exemple sur la divination et la cartomancie, dans le tarot divinatoire, on peut voir :
« Le sens des coupes (cœur) est conservation, amour, enseignement.
Roi de coupe. Homme blond, ami. Cette carte représente aussi un homme de robe, juge ou ecclésiastique. Elle symbolise un célibataire.
Dame de coupe. Femme blonde, amie. Femme aimée. Maîtresse.
Cavalier de coupe. Jeune homme blond, ami. Jeune homme aimé. Amant.
Valet de coupe. Enfant blond. Envoyé. Naissance.
As de coupe. Commencement d'un amour.
Deux. Opposition à ce commencement. Obstacles peu importants venant d'une des parties.
Trois. Réalisation de ce commencement. L'amour est agréé des deux côtés.
Quatre. Obstacles sérieux à l'amour. Ils viennent d'autres personnes que des amoureux.
Cinq. Opposition aux obstacles. Victoire sur les obstacles après la lutte.
Six. Les obstacles triomphent. Amour détruit au milieu de son éclosion. Veuvage.
Sept. Succès assuré de l'amour.
Huit. Insuccès partiel de l'amour. L'amour ne réussit qu'en partie.
Neuf. Grossesse.
Dix. Incertitude dans la conduite de l'amour.
Le sens des épées (pique) est transformation; haine; guerre.
Roi d'épée. Homme brun, méchant. C'est un homme de guerre ou un ennemi puissant dont il faut se méfier.
Dame d'épée. Femme brune, méchante. Elle indique aussi l'action de cette femme insupportable, les caquets, les calomnies.
Cavalier. Jeune homme brun, ennemi. C'est aussi un espion.
Valet. Enfant ennemi; mauvaise nouvelle; retard. »
Voir aussi l'article intitulé « L’essence de la beauté et l’argent » (lien)