81% vont jusqu’à la mort

 

 

 

 

 

     Ainsi le journal Marianne / Simon Marty titre étrangement son article :

 

     « "Le jeu de la mort", l'expérience télé qui enfonce les portes ouvertes » (Marianne / Simon Marty) :

 

 

    Il s'agît pourtant d'une expérience du plus grand intérêt.

 

 

     Ainsi :

     « Au sortir de la projection de presse, dans les locaux de France 2, du « Jeu de la mort », un documentaire à vocation scientifique produit par Christophe Nick que France 2 diffuse le 17 mars à 20h35, les spectateurs ressentaient tous une stupeur mêlée d'un étrange malaise. Ils venaient d'assister à un simulacre de jeu télévisé où un candidat doit infliger des décharges électriques d'intensité croissante à un autre candidat (en réalité un acteur)... »

 

 

Télévision Réalité Poubelle

 

de Pixabay (lien)




 « Réalisée en avril 2009, cette expérience conduite sous la houlette du Professeur en psychologie sociale Jean-Léon Beauvois tendait à mesurer le degré d'obéissance de n'importe quel individu à une autorité reconnue par lui comme supérieure, en l'occurrence ici la télévision. Cette expérience se base sur une autre, créée dans les années 60 par le psychosociologue Stanley Milgram, de l'Université de Yale, aux Etats Unis. A ceci près que, chez Milgram, l'autorité supérieure à laquelle devaient obéir les cobayes était un scientifique en blouse blanche. Cependant, dans la nouvelle mouture, le principe est toujours le même : aussi simple que cruel. Après un casting aléatoire, un candidat se retrouve dans le bureau d'un soi disant producteur. On l'informe qu'il doit participer au pilote d'un jeu télévisé consacré à la mémoire. Le « producteur » ajoute que, puisqu'il s'agit d'un simple pilote, les candidats ne gagneront aucune somme d'argent. Leur journée de participation sera juste défrayée à hauteur de 40€. Aux côtés des candidats, dans le bureau du producteur, se trouve l'acteur Laurent Ledoyen (que les nostalgiques de la télé des années 80 connaissent bien, c'est lui qui incarnait Gilles de Tournemine dans la célèbre série « Le Gerfaut »). Il est présenté comme un autre candidat. «Certains me disaient que mon visage ne leur était pas inconnu. Je leur répondais le plus naturellement que j'avais l'habitude de participer à de nombreux jeux télé et que je passais donc régulièrement à l'antenne », raconte Laurent Ledoyen. »

 « Le producteur annonce alors les règles du jeu aux deux candidats. Après tirage au sort, l'un sera le « moniteur » et l'autre l'« élève ». L'élève disposera d'un certain temps pour retenir une liste d'adjectifs associés à des mots. Puis, en plateau, il sera attaché à une chaise électrique. Le moniteur se placera devant un pupitre muni de plusieurs curseurs. Il énoncera un à un les mots de la liste et l'élève devra alors donner l'adjectif correspondant. A chaque erreur, le moniteur poussera l'un des curseurs qui enverra une décharge à l'élève. Les décharges croissent de 20 Volts à 440, la fameuse « zone extrême ». Ces conventions acceptées, le producteur procède au tirage au sort afin de déterminer qui des deux candidats sera l'élève. Dans tous les cas, il s'agit bien sûr de l'acteur. »

 

« Puis arrive la seconde phase. Sur un plateau de télévision aux couleurs criardes, le candidat moniteur prend place. A sa droite, debout, l'animatrice Tanya Young fait office de maîtresse de cérémonie. C'est elle qui incarne l'autorité télévisuelle. Imperturbable, elle commande aux candidats de pousser les différents curseurs. « J'avoue que les premières heures ont été difficiles. Mais rapidement, je suis rentrée dans mon rôle. Je parle de rôle car, sachant que la chaise électrique n'était reliée à aucun fil, ce « jeu » n'était pour moi pas plus délicat que de tourner une fiction. Par ailleurs, je savais que les candidats seraient à leur sortie pris en charge par une équipe scientifique », nous indique-t-elle. »

 « Le « jeu » débute. A l'écran, différents candidats (appelons-les à présent des cobayes) commencent à infliger les décharges. Au départ, Laurent Ledoyen (enfermé sous une cloche métallique juste à côté du plateau) reçoit ses premières électrocutions de 20 à 80 Volts avec humour. Le cobaye, qui ne le voit pas mais l'entend, rit à l'unisson. A 100 Volts, l'acteur ne s'amuse plus « Là ça fait vraiment mal ». « Continuez. Vous devez aller jusqu'au bout », intime l'animatrice. »

 « Au final, 81% des cobayes iront jusqu'à l'ultime décharge de 440 Volts, malgré les supplications crescendo de l'acteur, qui cesse tout bonnement de répondre dans les dernières minutes du « jeu », laissant supposer qu'il est évanoui… voire pire. A titre de comparaison, lors de l'expérience de Milgram, 62,5 %  d'entre eux avaient accepté de pousser le dernier curseur. Doit on en  conclure que la soumission à l'autorité médiatique est plus forte qu'à l'autorité scientifique, que les français sont plus soumis que les américains ou que, en 40 ans, la soumission générale des individus à une autorité quelle qu'elle soit ait augmenté ? On ne le saura pas. Dommage. Car c'est sans doute ce qui aurait été le plus intéressant. Au lieu de cela, la conclusion de l'émission est un happy end façon « Surprise sur prise » : chaque cobaye est reçu par la production, l'équipe scientifique et Laurent Ledoyen, qui s'emploient à le déculpabiliser. »

 


Le journal « Marianne conclut curieusement :

 

« Si le résultat de cette expérience est édifiant, son déroulement soulève plusieurs questions éthiques.
En premier lieu, les cobayes sont leurrés. En termes scientifiques, une expérience impliquant des humains ne peut être fiable s'ils ne connaissent pas d'emblée les tenants et les aboutissants de son déroulement.
D'autre part, les cobayes sont stimulés tout au long de l'émission par un public surexcité qui pousse avec moult vivas le « candidat » à aller jusqu'au bout.(…) »

 

     D'après Marianne, les journaux en surexploitant cette information, « en auraient fait des tonnes en enfonçant des portes ouvertes » !

     Donc, seuls les journalistes de Marianne ne vivraient pas sur une autre planète et ne se feraient plus d'illusion, depuis toujours, sur l'espèce humaine –  ils seraient « cyniques » et surtout réalistes depuis « toujours » ??

     Ou bien, se voulant encore plus blasés que les moutons enragés de l'expérience, les journalistes de Marianne veulent parler de leur idéal du troupeau à sauvegarder (c'est leur fond de commerce), et se fondre dans la masse – et même la protéger de sa propre image. Ou alors ils seraient encore pire que tout ce qu'on peut (autant qu'on le puisse) imaginer.          

     On dirait que les journalistes bien pensant de Marianne ont peur des résultats de cette expérience… c'est que ces journalistes de Marianne pourraient même finir par devenir eux-mêmes transparents / et qu'ils ne gagnent pas à être connus !?

 

 

Marianne ajoute bizarrement :


 « Enfin, et là réside sans doute la plus grave interrogation, quel est l'intérêt de diffuser un tel programme — en plus sur le service public — si on n'en tire qu'un seul enseignement : la télé fait faire n'importe quoi — chose qu'on savait déjà depuis Fear Factor, Koh Lantah et autres ? »

 

      Mais si justement, « on » en tire un profond enseignement, qui peut corroborer les constatations de toute une vie en milieu privé ou professionnel !


librairie télévision

 

de Pixabay (lien)

 

 

«J'ai l'habitude d'obéir»

 

      Je cite : « ...puisqu'il s'agit d'un simple pilote, les candidats ne gagneront aucune somme d'argent. Leur journée de participation sera juste défrayée à hauteur de 40€. »

     Mais alors !! - s'il y avait eu de l'argent conséquent en jeu, je ne parle même pas d'un pistolet dans le dos : c'est bien plus que 81 % des candidats qui seraient allé jusqu'au bout, c'est certain ! !! 100 % des citoyens d'ici et de maintenant, y compris moi-même, va savoir !? Et tout le reste, ce n'est que du cinéma, de la guimauve pour faire oublier notre peur de nous-même.

     Ce que le journal « Marianne » voulait dire, c'est : « Surtout n'en parlons plus, cela fait trop peur, chuuuuuut !!! ! Surtout ne nous le faites pas avouer, que les journalistes de Marianne ne sont que des affranchis particulièrement soumis à l'autorité comme les autres, et des idéalistes soi-disant républicains mais finalement très laids !!! ! »

     Mais alors !! - c'est que 81 % des « braves gens », si parfaitement doués dans leur aptitude à obéir, semblent coller au rôle de « tortionnaires actifs qui plus est désintéressés » ! De plus, les êtres soumis sont généralement caractérisés par la peur qu'ils ont de tout.

     100% des gens, apparemment, n'ont pas été étonnés que dans notre normalité actuelle (démocratie, Occident humaniste, pays des droits de l'homme, et tutti quanti), une telle expérience fut soudainement possible !!!
     Aucun n'a rétorqué en riant : « vous me faites marcher, c'est une blague ! » Aucun. Ce fait est également stupéfiant. C'est pour dire à quoi elle tient notre normalité occidentale.

     Derrière leur apparence bonhomme et pateline, leurs airs religieux, souvent préoccupés par les droits de l'homme en Chine et la misère des petits africains - on peut donc bien caractériser les braves gens ainsi : ... « des hommes ayant peur de tout et dénués de toute pitié. »

 

     Sur cette Terre qui est mon astre - est-ce que les braves gens le croient vraiment, derrière tous leurs rites et toutes leurs lois, qu'ils ne sont pas visibles ? ??

 

     Mais peut-être que les journalistes de « Marianne » aussi, ils font partie de ces brutes qui aiment tant se cacher derrière ce qu'on appelle la légalité.

 

« Seuls trois d'entre eux ont refusé qu'on diffuse leur image », précise Christophe Nick. « Les autres ont compris avoir participé à une remise en question salutaire de l'emprise de la télé ». Certains ont témoigné, dans « L’expérience extrême », (Ed. Don Quichotte), livre tiré de l'expérience. « De toute façon, moi, j'ai l'habitude d'obéir, j'ai toujours obéi » lance ainsi Philippe, conducteur de métro qui est allé jusqu'à la décharge maximale. Pas de volonté ici pourtant de stigmatiser les participants. « Après avoir vu le programme, le public doit se dire qu'il aurait pu aussi envoyer ces décharges », note Nick. (…)

 

 

Les braves gens, rien ne les dérange

 

     Il est intéressant de poser ce fait que le  « Connais toi toi-même » était la devise écrite sur le temple de l’Oracle de Delphes. Ce lieu mythique était, pour les Grecs de l'Antiquité, le centre du monde, l'omphalos, matérialisé par une pierre "phallique" qui n'est pas sans rappeler le lingam hindouiste.

 

     Mais oui c'est vrai, je le sais bien, que cela fait bien longtemps que cela n'intéresse pas du tout les braves gens. D'ailleurs, ils n'écoutent même pas. Ils ont des préoccupations bien plus sérieuses. Et effectivement, ils n'ont peut-être rien à gagner à être connu, ni à se connaître.

 

 

 

                                              Odal GOLD

 

                                                                          www.odalgold.com

 

 

 

 



04/04/2010
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