Une fleur géante

 

           Mes concitoyens et mes concitoyennes ont quatre jambes, deux bras avec au bout des mains à quatre doigts. A la place de la tête,  ils ont un bec géant de perroquet. Ils ont toujours des habits sur le dos, qui font le plus bel effet. Depuis bien longtemps, ils voudraient se revêtir de leur vraie forme, et quitter la peau des bipèdes.

 

            J'imagine le sexe en forme de calebasse de leurs femelles, et elles me font envie. C'est mieux que de faire ça tristement tout seul, si tu vois ce que je veux dire. Mais ce ne sont probablement pas des humaines. Leurs yeux ronds et dilatés n'ont pas de pupille.

 

            Mes concitoyens et mes concitoyennes envahissent par milliers les moles et les supermarchés, et font du tourisme sur les trottoirs et sur les places. Ils se mettent au bord des fontaines et de l'eau jaillissante, et ils se lissent leurs plumes vertes, jaunes, blanches et noires. Ils se disent mes frères humains, mais je crois bien qu'ils ne savent pas encore ce qu'ils veulent.

 

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                                                                                       Flower Power - le Pouvoir de la Fleur

 

            Pourquoi mes concitoyens et mes concitoyennes sont-ils prêts à croire à n'importe quel mirage, élu, ayatollah, père Noël, rédempteur, totem ?

 

            C'est l'Amérique des Fondamentalistes Chrétiens, des Bush et des Créationniste, et en face il y a la France des très croyants Sarkozy et des Christine Boutin.

 

            Il y a aussi les nouveaux croyants de la « Raison pure pour la Raison pure », qui torturent et vivisectionnent dans leurs labos au nom de leur "Dieu des savants".          

            Ces nouveaux Croyants sont aussi monstrueux que les anciens, et ils tiennent à faire sentir le peu qu'ils semblent exister – par la terreur, la douleur, la souffrance, l'anéantissement de toute sensibilité. Ils ont le culte obscur des honneurs, de la machine - et de cette connaissance que l'on acquiert en torturant atrocement les entrailles des autres être vivants.

 

            « Car à la vérité j'ai quitté de moi-même la demeure des savants, et en claquant la porte. 

            Mon âme a trop longtemps jeûné à leur table ; je ne suis pas fait comme eux pour grignoter la Connaissance comme on casse des noix. 

            J'aime la liberté et le vent qui coure sur la glèbe fraîche ; j'aime encore mieux faire ma couche sur des peaux de bœufs que sur leurs honneurs et sur leurs dignités.

            Je suis trop ardent, trop brûlé par mes propres pensées, souvent j'en perds le souffle. Il me faut alors aller au grand air, loin de toutes les chambres poussiéreuses (...). » 

                                                           (Nietzsche)

 

 

            Ce qui nous différencie, ces nouveaux croyants ainsi que les anciens, eux et moi, ce n'est pas l'intelligence. Ils ont bien, à proprement parler, la potentialité et l'autonomie intellectuelle humaine, et parfois même plus que moi.

 

             Face à la réalité insondable et à ses symboliques à l'infini, tout être vivant ressent de l'inquiétude.

             Mais au besoin de croire, qu'a chaque être humain, mes concitoyens et mes concitoyennes ont presque tous sacrifié le côté empiriste de l'homme, et toute démarche dangereusement individualiste. 

 

 

 

 

            Le professionnalisme est la partie apparente de l'iceberg, de l'animalcule sociale moyenne. Isolé, l'humain ne serait qu'une particule, ne ressemblant à rien.

 

            Nous formons une société qui est une grande famille. Pour sa chaleur et son sex-appeal – pour la sécurité qu'elle nous promet –  nous sommes prêts à nous arracher les ailes (de la pensée, du désir d'une vraie femme, de la liberté). L'entité que nous formons serait belle, comme une Fleur géante et vénéneuse.

 

             Ce qui régente mes concitoyens et mes concitoyennes, et leurs cités immenses, c'est bien le conformisme, c'est bien l'amour sous toutes ses formes, et la chaleur qui irradie de chacun de leurs buildings – c'est bien le Flower-Power.

 

 

 

            

 

 

 

            

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11/05/2007
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