Nos amis ces animaux divins

 

 

Mon frère, ne vois-tu pas que c'est l'emprise du Lion, sa beauté et son courage, qui font respirer la Terre recon­naissante ? Mais quand les Lions deviennent trop sûr d'eux, et despotiques, à eux aussi il semble qu'il faille des pré­dateurs, pour que la Terre respire. Il semble qu'il faille que les hommes se consument tel de l'encens, dans la guerre, dans la mystique, dans le travail.

 

    On peut parler de système de castes, de Clergé et de Tiers Etat, de rentier et de pauvre, d'oligarchie, de rapport de dominé à dominant, des structures corporatives – la lutte des classes n'est pas humaine. La lutte des classes n'est pas humaine, oui, avec ses histoires de fourmis ouvrières en guerre contre les fourmis soldates contre les fourmis reines.

 

     La lutte des classes n'est pas humaine mais elle existe, et ce n'est pas Marx qui a inventé le concept. Et tous ceux qui veulent nous faire oublier son existence ou qui prétendent qu'elle est dépassée ou qu'elle n'existe pas – ils veulent nous faire oublier notre sujétion à une société aux sucs digestifs puissants et mortels.

 

     Ceux là regrettent sans doute la perfection des clones et des individus génétiquement modifiés que l'on trouve dans les vraies fourmilières – et ce genre d'endroit où grouillent les bagnards obéissants aux phéromones, et les dards et les carapaces luisantes.

 

 

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     C'est vrai, la fourmilière humaine n'a pas encore atteint la perfection du Tout-biologique des fourmilières accomplies.

     La lutte des classes, ce n'est pas qu'humain – mais ça existe.

 

     Ceux là, ils disent que la société serait composée de gens qui ont tous la même chance et qui offre, à tous, le même bonheur possible. Il n'y aurait pas à lutter, ni à vouloir jouer l'individu ou le contestataire, ou l'ironique. Il n'y aurait que des gens, et la « machine » est parfaite, pourquoi s'obstiner à jouer l'humain et le dissident ?

 

    Cette grande famille de workers où chacun aurait son utilité, cette société sans lutte intestine, où la lutte des classes n'existerait donc pas non plus - elle voudrait notre bien et nous lui devrions tout. Et ce serait l'essentiel et ce serait tout.

 

 

 

 

     Ceux là, ils ne s'aiment pas eux-mêmes et ils veulent - tous - mourir, ou que la société les transfigure. Ils veulent comme des saints authentiques mourir de la maladie de l'auréole et être emportés au ciel, ou mourir comme des guerriers décorés, ou pour tout ce qui pourra les rendre « beaux ». Mais c'est impossible.

 

     Mais il faut peut-être que tous ceux qui veulent être digérés et détruits le soient. Mais ils sont comme un torrent impétueux qui emporte tout, même ceux qui ne voudraient pas être emportés et dissous.

 

 

 

 

     On dit que les anciennes pyramides étaient construites pour le salut d'un seul. Des millions de jours et de vies se sont consumées dans la construction  d'une seule pyramide, et ce monument n'était que le tombeau d'un «Boss » ! C'est fou quand on y pense, ce qui constitue ce qu'on appelle la civilisation.

 

     Beaucoup des constructeurs étaient paraît-il des gens libres, des artisans, qui « consacraient » volontairement leur vie à l'édification de ces monuments, les plus gros du monde.

 

 

 

     Une pyramide est comme un cône d'encens. Par le travail les gens se consumaient comme le beurre clarifié sur l'hôtel des prières. Ce n'est pas l'hécatombe classique du sacrifice de 100 bœufs aux dieux, c'est un sacrifice qui va de soi et qui ne dit pas son nom, de gens qui ne s'aiment pas eux-mêmes.

 

   Ils « croient » à ce genre d'endroit où grouillent les bagnards obéissants aux phéromones, et les dards et les carapaces luisantes - et ils en veulent. Les gens sont inutiles, ils veulent mourir, par la guerre ou par le travail. Ils veulent être consumés comme de l'encens ou du beurre clarifié sur l'autel des sacrifices.

 

     Et dans le cas des pyramides (elles ont la forme d'un cône d'encens), ils étaient même fiers (à juste titre d'après les autres « civilisés) de laisser une trace colossale de leur propre inutilité, de leur ennui, du non-sens de leur vie, de leur manque de but propre, de leur manque d'instinct animal, de leur manque d'instinct humain.

 

     Quand ce n'est pas dans des guerres justifiées moralement après-coup (sauf 14-18 qui n'a toujours pas de justification « raisonnable ») mais en fait uniquement dictées par le même mal-être, la même inutilité d'être – les gens ils veulent être dissous et consumées par le travail. Notre société moderne, aux sucs digestifs puissants et mortels, leur permet donc une évaporation collective et « easy » en attendant de leur donner un jour, grâce au Tout-biologique et aux Individus Génétiquement Modifiés – la forme qui leur convient enfin : un peu plus « caparaçonné », « spécialisé », « annihilé », réduit à la fonction, « utile, un peu plus brillante et plus « luisante » dans un bagne parfaitement anesthésient, conditionnant, ultimement organisé.

 

 

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     Mais le bagne-mère n'est pas encore parfaitement idéal. C'est qu'il y a encore du sang rouge animal là dedans ! C'est qu'il y a encore de l'humain là dedans !

 

     C'est pourquoi à diverses époques les chats ont parus divins (comme chez les Anciens Egyptiens). Et c'est pourquoi ils faisaient peur et étaient au contraire persécutés (comme chez les chrétiens à leur toute puissance).

 

     Moi, là-dedans, ils me paraîtraient plutôt « divins ».

 

 

 

 

     Je ne préfère pas les bêtes aux hommes. Mais il y a quelque chose de bizarre chez les humains (depuis quelques millénaires au moins dans leur histoire).

 

     Regarde un chien, un chat, un lion, un lapin, une vache, un Lynx : ils passent tous le plus clair de leur temps à dormir.

 

    Nous manquons de sommeil, c'est bizarre.

 

     Certes, dans le Tiers-monde, quand un citoyen a une fuite d'eau chez lui, ils mettent 6 mois à la colmater. Et c'est bizarre aussi cette maladie de la mouche Tsé-Tsé. Parce qu'assaillis de tracas par ailleurs, de misère, de mœurs obscurantistes et lugubres, de marabouts de ficelle et de petits boulots insoupçonnables – ils ne dorment pas vraiment beaucoup pour autant.

 

     Les Occidentaux sont en profondeur encore plus bizarres, toujours occupés, toujours stressés, toujours avec quelque chose dans les mains. Même quand les Occidentaux ne font rien, ils ont au moins le prétexte d'une canne à pêche … dans les mains.

 

 

 

     Plus les animaux à sang chaud sont prédateurs et à la fin de la chaîne alimentaire, et plus ils passent de temps à dormir. Par exemple les chiens et les chats dorment plus que les chevreuils et les lapins

 

     C'est normal, ils sont moins stressés, plus sûrs d'eux, ils ont moins peur pour leur vie.

 

     Chez les humains, et en particulier chez les Occidentaux, qui passent pour être si bien organisés et si efficaces – ce n'est pas du tout le cas.

 

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     Il y a même toute une propagande pseudo scientifique pour nous affirmer que 7 heures de sommeil dans la journée c'est encore trop de temps perdu, et qu'une sieste trop longue peut gêner le repos de la nuit, c'est un comble.

     La même propagande définit l'homme équilibré comme étant complètement extraverti et agité, toujours en manque d'occupations et de médailles en chocolat, fébrile dès qu'il s'agit « de faire quelque chose », détestant la paresse et l'oisiveté.

 

     Pour ceux que la propagande pourrait laisser sceptique, la « machine » se charge de les rééduquer à la sauce « poulet aux hormones » : dans cette société les gens sont nourris aux OGM, on les réveille deux heures, ils dorment deux heures, on les réveille, et cela sans fin – c'est pour que les gens grandissent plus vite, avec un teint vermeil, à moindre prix, pour que le marché du travail ait envie de les acheter, et que le marché tout court soit bien approvisionné en esclaves pas chers prêts à être consumés sur l'autel des sacrifices.

 

 

 

 

 

     C'est pour ça que j'aime bien observer un chien ou un chat, et partager leur intimité, et leurs joies, et leurs espoirs, leur sentiment d'être tout simplement, et un peu de leur envie de dormir.

 

     Nous nous éloignons de nos amis à sang chaud et nous nous rapprochons de la fourmilière à la chaleur unisexuelle et aux multiples carapaces luisantes.

 

     Que les dieux de l'ancienne Égypte nous protègent !!  !

 

 

 

                                              Odal GOLD

 

                                                                          www.odalgold.com

 

 

 

 

 

 

 



10/08/2007
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