Tu les verras bientôt, seigneur, d’hommes devenus femmes, et tu n’auras plus à craindre de révolte.
Tu les verras bientôt, seigneur, d’hommes devenus femmes, et tu n’auras plus à craindre de révolte.
Cyrus le Grand (roi des Perses vers 559 av. J.-C.) avait conquis de haute lutte la Lydie et sa capitale Sardes, mais elle se révolta, menée par Pactyès.
Devant Crésus - l'ancien roi vaincu de Lydie (celui d'où vient l'expression : « ...riche comme Crésus ») et qui était devenu son captif, son ami et son conseiller - Cyrus le Grand songeait tout haut à anéantir complétement Sardes ou à réduire tous ses habitants en esclavage...
« … Crésus, qui craignait pour Sardes une totale destruction, lui répondit :
« Seigneur, tes paroles sont logiques, cependant ne cède pas entièrement à ta colère et n’anéantis pas une ville si ancienne, innocente des offenses présentes comme des offenses passées. Les fautes précédentes ont été les miennes, et la peine en est retombée sur ma tête ; celle d’aujourd’hui sont celles de Pactyès, à qui tu as toi-même remis Sardes : punis-le donc, mais pardonne aux Lydiens et pour éviter toute révolte et toute inquiétude de ce côté, prends ces mesures-ci : fais-leur défense de posséder des armes de guerre, ordonne-leur de porter des tuniques sous leurs manteaux, de chausser des bottines, prescris-leur d’apprendre à leurs fils à jouer de la cithare et des autres instruments à cordes, à faire du commerce. Tu les verras bientôt, seigneur, d’hommes devenus femmes, et tu n’auras plus à craindre de révolte. »
(…) Le conseil plut à Cyrus qui oublia sa colère et déclara l’accepter. Il appela Mazarès, un Mède, et lui enjoignit d’imposer aux Lydiens les mesures suggérées par Crésus, de faire en outre vendre comme esclaves tous ceux qui s’étaient joints aux Lydiens pour attaquer Sardes, et de lui amener à tout prix Pactyès vivant. »
...extrait de : Hérodote – « L’Enquête – livre I à IV » (Folio) I, 155
Je dirais que cette manière de gérer la Lydie vaincue (il y a environ 2550 ans) me rappelle l’administration de l’Europe de la part de ses dirigeants et de ses oligarques actuels.
L’européen moyen n’est pas totalement passé à l’esclavage, ni n’a encore été totalement exterminé.
Mais je crois bien que ses dirigeants et oligarques n’ont effectivement « plus à craindre de révolte ».
La plupart des européens d’aujourd’hui savent très bien se vendre tout seuls, et pas que sur le « marché du travail » ; ils ressemblent tous aux français d’aujourd’hui, qui sont quand-même les meilleurs larbins, cuisiniers, valets et loufiats du monde, oui monsieur.
C’était juste une constatation un peu troublante.
Odal GOLD