ECCE HOMO (Nietzsche)

 

 

Philarmonique de Vienne - pièce d_or2.jpg

 

       ... et pour ceux qui veulent des explications (moi ça me fatigue)

       >> https://www.youtube.com/watch?v=s-pkA2P-RnA

 

       (…) je perçois physiquement la proximité d'une âme ; que dis-je, sa proximité ? Son tréfonds, ses « entrailles » mêmes. Je la « flaire »… Cette sensibilité me procure des antennes psychologiques qui me permettent de tâter tous les mystères et de les mettre dans ma main : toute la fange qui se cache au tréfonds de certaines natures, et qui a peut-être sa cause dans une impureté du sang, mais que l'éducation replâtre, je la découvre presque toujours du premier coup. Si je ne me suis pas trompé ces natures que ma propreté ne peut souffrir devinent aussi de leur côté la méfiance que m'inspire mon dégoût : elles n'en sentent pas meilleur. Une absolue limpidité étant essentielle à ma vie, car je péris dans une atmosphère douteuse, j'ai l'habitude de nager, de me baigner et de m'ébrouer constamment dans l'eau ou dans quelque autre élément parfait de transparence et d'éclat. Ainsi mes rapports avec les humains mettent-ils ma patience à rude  épreuve ! Mon humanité ne consiste pas à sentir à l'unisson de mon prochain, mais à supporter de le sentir… Mon humanité est une victoire constante sur moi-même. – Mais la solitude m'est nécessaire, j'ai besoin de guérir, de revenir à moi, de respirer le grand air léger…

 

 

 

     (…) envisager la morale elle-même comme un symptôme de décadence, c'est une innovation, une singularité de premier ordre dans l'histoire de la connaissance.

     (…) Pour le comprendre il faut du courage, et – sa condition – un excès de force : car aussi loin que le courage ose avancer, aussi loin, selon sa force, on progresse vers le vrai. Connaître, dire « oui » à la réalité, sont choses aussi inévitables pour l'homme fort que le sont pour l'homme faible, inspiré par sa faiblesse, la lâcheté devant cette réalité, la fuite, en un mot l' « idéal »…N'est pas libre de connaître qui veut : les décadents ont besoin du mensonge, il fait partie de

leurs nécessités vitales.

 

 

      (…) Nous avons beau le déplorer, nous avons peine à conserver notre sérieux en voyant leurs espoirs et leurs buts les plus dignes, quand nous ne sommes pas obligés de fermer les yeux sur eux… Un autre idéal court devant nos pas, prodigieux, séduisant et riche de périls, auquel nous ne cherchons à convertir  personne, parce que nous ne reconnaissons pas facilement à quelqu'un des droits sur lui : l'idéal d'un esprit qui joue naïvement, c'est-à-dire sans intention, par excès de force et de fécondité, avec tout ce qui s'est appelé jusque-là sacré, bon, intangible et divin ; d'un esprit pour qui les suprêmes valeurs justement en cours dans le peuple signifieraient déjà danger, décrépitude, avilissement ou tout au moins repos, cécité, oubli de soi momentané ; un idéal de bien-être et bienveillance humainement surhumain qui paraîtra facilement inhumain quand, par exemple, prenant place à côté de tout ce sérieux qu'on a révéré ici, à côté de toutes les solennités qui a régné jusqu'à ce jour dans le geste, le verbe, le ton, le regard, la morale et le devoir, il se révèlera involontairement comme leur parodie incarnée ; lui qui pourtant est appelé peut-être à inaugurer l'ère du grand sérieux, à poser le premier à sa place le grand point d'interrogation, à changer le destin de l'âme, à faire avancer l'aiguille, à lever le

rideau de la  tragédie…

 

 

 

 

 

 

     (…) Cette morale du renoncement, la seule qu'on ait enseigné jusqu'ici, trahit la volonté de mourir, elle nie la vie dans ses racines les plus profondes. Il nous reste une seule possibilité : que ce ne soit pas l'humanité qui soit en dégénérescence, mais seulement cette race parasite des prêtres qui s'est élevée par ses mensonges au rang d'arbitre des valeurs et qui a trouvé dans la morale chrétienne l'instrument de son ascension…car je suis bien d'avis que tous les maîtres et les meneurs de l'humanité, tous théologiens les uns comme les autres , étaient tous aussi  décadents : c'est ce qui explique qu'ils aient détrôné les vrais valeurs pour les remplacer par des valeurs de mort, c'est ce qui explique la morale… Définition de la morale : une idiosyncrasie de décadents guidés par l'intention cachée de se venger de la vie, intention d'ailleurs couronnée de succès. J'attache de l'importance à cette définition.

 

 

                                                        ECCE HOMO (Nietzsche)

 

                         

PS :

     Nietzsche dit : …Car je suis bien d'avis que tous les maîtres et les meneurs de l'humanité, tous théologiens les uns comme les autres, étaient tous aussi  décadents : c'est ce qui explique qu'ils aient détrôné les vrais valeurs pour les remplacer par des valeurs de mort, c'est ce qui explique la morale… Définition de la morale : une idiosyncrasie de décadents guidés par l'intention cachée de se venger de la vie (…).

 

 

 

 

 

     Moi qui ai vu de près ce qui rempli le nanti de la finance et le prolétaire, je dirais plutôt que les peuples se donnent les maîtres dans lesquels, de toutes les manières, ils se reconnaissent bel et bien :

 

 

Lui, le peuple, il fut et il sera ? Au fond qu'est ce qui le fait marcher ? A moins que ce ne soit lui qui conditionne tout à sa propre image ?

Les femmes mannequins, osseuses comme des mantes religieuses, s'arrangent bien, elles, pour avoir des mentors homos : comme ça elles sont tranquilles. Comme par hasard, le peuple a toujours des maîtres qui ne le dé­rangent pas.

                                                                             >  Car les Occidentaux

 

     Si une  religion  est une secte qui a réussi  – certes –  l'Etat est une mafia qui a réussi.

     Notre valeureuse société, donc, ce serait des fous dont la folie est devenue la norme, et des coupe-jarrets qui sont devenus, comme par hasard, de vrais professeurs de morale.

 

 

 

 

 

     Le renversement des valeurs ? De tous les cotés, on est cuit ?

     Est-ce que les foules ont fini par s'illusionner elles-mêmes, sur leur propre nature, qui est ce magma de rites bouffons et de vrais coupe-jarrets larmoyants ?

 

 

     Man, sur cette Terre qui est mon astre, c'est la cour des miracles ! –  mais qu'est-ce qu'elle est bardée de toges et de couronnes solennelles, de médailles et de diplômes en chocolat !

 

                                                    

 

 

                                              Odal GOLD

 

                                                                          www.odalgold.com

 

 

 

 

 



11/05/2007
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